Un été avec Coo

Publié le par fisherman

 


2008 - Réal : Keiichi Hara - Animation, Aventure -

Avec Un Eté avec Coo, le cinéaste Keiichi Hara signe un authentique bijou humaniste de l'animation contemporaine. A travers son histoire simple d'un enfant-kappa (une créature des eaux mi-tortue mi-oiseau) confronté douloureusement au violent monde des hommes, c'est une histoire éternelle qui se décline, celle des instincts naturels confrontés à la froideur et la rigidité du monde que nous créons à notre image.
Rappelant parfois Pompoko de Isao Takahata par sa fougue et son récit d'une richesse incroyable, le film de Keiichi Hara sait s'affranchir de ses modèles pour nous proposer la plus belle des aventures, la rencontre entre deux êtres que tout oppose et qui vont apprendre à se connaître l'espace d'un été. Touchant, sensible, et même troublant
L'histoire du film est avant tout le récit d'une famille japonaise comme il y en a beaucoup. Le père est submergé par le travail et tente de concilier vie de famille et tâches professionnelles envahissantes. Madame est femme au foyer et gère l'éducation de ses deux enfants, dont celle de Hitomi, la cadette cherchant à s'attirer toutes les attentions. L'arrivée de Coo dans cette structure bien ordonnée va pimenter le quotidien d'une famille sans doute trop calme.
Après avoir subi une hibernation de plusieurs siècles, l'enfant kappa se réveille de nos jours dans un monde bien loin de l'ère Edo des samourais de ses souvenirs.

Depuis E.T de Spielberg, on avait plus revu de films aussi émouvants sur la question de la différence et du fantastique. 2h16 de pur bonheur où l'on tremble, on rit, on s'émeut devant cette improbable créature sortie tout droit du folklore japonais. La richesse de l'histoire, la finesse des détails en font une oeuvre profondément précieuse, très dans l'air du temps avec ses considérations écologiques, et jamais sans rappeler Pompoko. Lorsque les auteurs japonais partent en quête de la grandeur de leurs légendes passées, ils ne font jamais les choses à moitié et s'investissent avec passion. Et justement, nous, téléspectateurs, sommes submergés par cette passion, ces êtres mi-dieux, mi-humains, ces univers légendaires et fantasmagoriques, ces histoire oubliées. Je vous conseille vivement l'excellente et complète critique parue sur DVDrama, où l'auteur amplement documenté résume remarquablement le film. D'ailleurs il dit TOUT dans ces simples phrases : "Un Eté avec Coo est un film tout public, mais il ne faut pas confondre ce terme avec niais et simpliste. L'univers de ce film d'animation n'hésite pas à côtoyer les pires aspects du genre humain, et les effusions violentes savent se faire sentir à quelques moments clés."

Publié dans Animation

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